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ARC Expérience du territoire > CE QUI ARRIVE
ENSA Limoges 2016/2017

Marie-Elise Casado (A3art), Madeleine Sarais (A3art), Thibault Gibierge (A3art), Marion Lelann (A3design), Mellie Branchereau (A3design), Beatrice Delaunay (A3design), Anna Bourrec (A4art), Sophie Kabaradjian (A4art), Marion Perrin (A4art), Fantin Roussel-Dassonville (A4art), Mathieu Gaspar (A4design), Rémy Chaumel (A4design), Clément Polteau (A4design)
Enseignants : Vincent Carlier, François Coadou, Nicolas Gautron

 

 

Quand on parle de territoire, on ne parle pas seulement de géographie physique. S’il y a bien quelque chose en effet de cela – un territoire, c’est bien sûr un certain relief, une certaine composition des sols, des caractéristiques climatiques, etc. –, il en va aussi et surtout de géographie humaine : il s’agit d’un lieu ou d’un ensemble de lieux, construits, déconstruits reconstruits, aménagés, à certains moments ou à d’autres, dans certains buts ou dans d’autres. Bref, il s’agit aussi et surtout d’histoire. Un territoire, c’est toujours la manifestation concrète – au sens où c’est la manière dont cela prend forme, dans le détail même de ce qui fait la vie quotidienne – d’intérêts économiques, idéologiques et politiques. Mais si, en tant que tel, un territoire ouvre donc un champ donné de possibles – celui qu’autorisent, précisément, les intérêts en question –, on comprend également qu’il en ferme d’autres par le même coup. Tant et si bien qu’une critique de l’ordre établi économique, idéologique et politique – de fait, il n’a pas grand chose pour plaire ! – ne saurait se passer, sans doute, de s’intéresser à ce niveau-là. Bien mieux, peut-être doit-elle surtout s’y concentrer, si elle ne veut pas rester abstraite, si elle ne veut pas demeurer sans cesse reportée, sans cesse ajournée à des lendemains qui chantent, qui en réalité déchantent. Et si changer le monde, c’était d’abord changer la vie quotidienne ? Et si changer la vie quotidienne, la réinventer, la recréer de manière plus heureuse, c’était d’abord réinvestir le cadre qui la détermine, ce territoire où elle a lieux, le détourner, se le réapproprier ? Du moins sont-ce les thèses et les hypothèses qu’on se propose ici d’interroger et d’expérimenter.

 

 

       

   

 

Séquence 1 / Semaine du 7 novembre 2016 : Dérive sur le plateau de Millevaches (et au-delà)

Inventée par Guy Debord et Ivan Chtcheglov au cours de l’été 1953, la pratique de dérive consiste à expérimenter autrement l’espace – un territoire – hors des sentiers balisés de l’utilité économique, sociale et politique (cf. Guy Debord, « Théorie de la dérive, Les Lèvres nues, n°9, décembre 1956, p. 6-10). Initialement déployée par les lettristes et situationnistes dans l’espace de la ville, on se propose ici de l’étendre méthodiquement à l’espace rural. Prenant pour point de départ le village de Tarnac, on se laissera porter, à la faveur des rencontres et des ambiances successives, à travers la plateau de Millevaches, terre marquée, historiquement, par la Résistance (cf. Georges Guingouin, Quatre ans de lutte sur le sol Limousin, Paris, Hachette Littérature, 1974) et par les utopies (cf. Utopies en Limousin, Limoges, Les Ardents éditeur, 2014).

Gentioux > La Renoué > Céline, Rémi, Quentin
Royères de Vassivières > Francis
Tarnac > Magasin Général > concert Ultra Panda > Ferme du Goutaillou > Florent, Benjamin, ...
Faux la Montagne > Volubilis la biscuiterie > Alain, Olivier, Christian
Faux la Montagne > La Navette > Armelle, Emilie
Eymouthiers > Le Monde allant vers
Faux la Montagne > Volubilis >Télé Millevaches > Paulo, Yoan, ...
Le Villard > Les Plateaux Limousins > Eva
Faux la Montagne > Pivoine, Appat > Amélie, Aïala, ...
Royères de Vassivières > L'Atelier > Radio Vassivières > Loren





à écouter ici : http://radiovassiviere.com/2016/11/quand-des-etudiants-en-arts-visitent-le-plateau-de-millevaches/

 

 

Annexe 1 / Semaines du 14 novembre 2016, du 27 février et 15 mai 2017 / workshops “Une École d'art en 2017” avec Formes Vives et invité(e)s: Modesta collective – une proposition divertissante pour une école d’art de son temps, 150 ans après la naissance du Capital (et de l’école d’art de Limoges)
Nous proposons de prendre le chemin de l’école à la ferme, avant de revenir à l’école. Nous créerons un collectif, pour vivre et travailler ensemble, un kibboutz nomade, d’artistes curieux et touche-à-tout, un début de bolo’ dont l’objet est d’ouvrir une voie personnelle, une voie que vous pourrez appeler par exemple école d’art si vous le souhaitez. Nous inventerons des formes ensemble, ici et là, utiles et inutiles, surprenantes et ambitieuses, nous croiserons les pratiques, nous préparerons des fêtes, nous nous enivrerons de lectures, de rencontres, de banquets, nous travaillerons la terre comme nous bricolerons des machines, nos vies en sortiront transformées — ce que nous ne manquerons pas de vous faire partager. Atelier Formes Vives (mai 2016)
> FEU FOIN une Ecole d'art en 2017

 

Annexe 2 / Semaine du 12 décembre 2016 / Workshop avec Philippe Robert : Le déplacé.
Partant du constat qu’on parle d’une maison d’édition, la supposition initiale de ce workshop est qu’éditer a quelque chose à voir avec habiter. Mais comme il y a plusieurs manières d’habiter le monde, il y a peut-être plusieurs manières d’y éditer. À l’idée de maison d’édition – avec ce que cela suppose, entre autres, d’immobilité, d’ancrage dans un lieu, et pas un autre, on voudrait ici substituer celle de cabane d’édition, avec ce que cela peut impliquer, par contre, de possibilité de se déplacer. Au cours de ce worskshop, qui se terminera par une restitution publique, vendredi 16 décembre 2016, dans le cadre de Co-Libris, on proposera donc de partir de cette notion de déplacement, ou mieux, car elle est peut-être plus ambiguë, et par-là plus riche, de celle de déplacé.

 

Séquence 2 / Semaine du 18 avril 2017 / processus d’enclenchement d’expérience de ce qui arrive

 

 

Annexe 3 / 29 mars - 16 avril 2017 / Repérage et rencontres pour un déplacement en Colombie


Bogota


UPN, Bogota


UIS, Bucaramanga


Barichara, Santander

 

 

 


En projet 2017-2018 :

Architecture vernaculaire, auto construction, en partenariat avec l'école d'architecture de Bordeaux
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Déplacement en Colombie Bogota-Barichara-Bucaramanga
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Trois journées d’étude sur Henri Lefebvre, à Limoges et à Lille, en partenariat avec l’UMR STL (Lille 3, Lille 1, CNRS).
Invités possibles : Etienne Balibar, Pierre Macherey, Patrick Marcolini, Frédéric Thomas
L’œuvre d’Henri Lefebvre (1901-1991) demeure aujourd’hui encore largement méconnue dans le champ philosophique contemporain. Né en 1901, proche un temps du surréalisme, avant de s’affirmer, dans les années 30 et 40, comme une figure clé du marxisme en France – mais d’un marxisme critique – sans doute fût-il victime, pour ce qui est de sa carrière et de la diffusion de sa pensée, de sa liberté d’esprit, au niveau politique et théorique, au moment où le parti communiste, en France, s’entêtait quant à lui dans une certaine fidélité à Staline. C’est l’époque – la fin des années 50 – où ses recherches croisent celles de l’Internationale situationniste, sur le rapport entre vie quotidienne et milieu, ou la conception de la révolution comme une fête, et s’orientent du côté de la recherche sociologique. Enseignant à Nanterre, il sera l’une des sources intellectuelles de mai 68. Ces journées d’étude se proposent de revenir sur les différentes facettes de cette œuvre singulière et féconde.
Édition des actes de ces journées d’étude (en partenariat avec les éditions Art Book Magazine)
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Projections et rencontres :
films Florent Tillon
films Raoul Vaneigem / Nicolas Kozakis
Gérard Berréby, éditions Allia
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Édition-synthèse des recherches menées par l’ARC

 

 

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Bibliographie générale :
Comité invisible, L’Insurrection qui vient, Paris, La fabrique, 2007.
Comité invisible, À nos amis, Paris, La fabrique, 2014.
Comité invisible, Maintenant, Paris, La fabrique, 2016.
Guy Debord, Œuvres, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2006.
Habiter poétiquement le monde, Villeneuve-d’Ascq, Musée d’art moderne Lille Métropole, 2010.
Internationale situationniste, Paris, Fayard, 1997.
Henri Lefebvre, Critique de la vie quotidienne. Introduction, Paris, L’Arche, 1958.
Henri Lefebvre, La Production de l’espace (1974), Paris, Anthropos, 2000.
Marcel Mariën, L’Activité surréaliste en Belgique, Bruxelles, Lebeer-Hossmann, 1979.
Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations (1967), Paris, Gallimard, coll. « folio actuel », 1992.
Raoul Vaneigem, Le Livre des plaisirs (1979), Bruxelles, Labor, 1993.
Raoul Vaneigem et Gérard Berréby, Rien n’est fini tout commence, Paris, Allia, 2014.

 

 

 

ARC Réfléchir ce qui arrive - année 2015-2016

ARC Expérience du territoire - année 2014-2015