ARC Expérience du territoire > CE QUI ARRIVE
ENSA Limoges 2017/2018
A3 art : Charlotte Alves, Camille Allemand, Anna Haillot, Siméon Droullers, Louis Zerathe, Raphaël Merlet / A4 art : Madeleine Sarais, Alice Colin, Julien Salban-Crema / A4 design : Mellie Branchereau / A5 art : Anna Bourrec / A5 design : Mathieu Gaspar, Rémy Chaumel
Enseignants : Vincent Carlier, François Coadou, Nicolas Gautron
Les questions abordées sont celles de notre relation en tant qu'artistes à ce qui nous entoure, l'environnement, le paysage, ses occupants, du fait d'agir dans une société, un monde vivant et en changement. Prendre conscience et explorer les enjeux, le cadre, le territoire, tant géographique que social, écologique, politique...
Pour cela nous nous intéressons à ce qui en constitue les ressources et moyens d'agir :
- Les modes d'organisation et de fonctionnement collectifs. Comment on fait groupe (à différentes échelles), les conditions, qualités, moyens. Quelles formes existent ou s'inventent ? Que déclenche leur mise en pratique ?
- Quelles alternatives, autres fonctionnements en écho à ce qui arrive. Aller à la rencontre d'expériences passées et en cours (en matière d'organisation collective, de quotidien, de construction, d'apprentissage, de solidarité...)
- Comment l'artiste, le designer prend part, se positionne, invente avec ses propres pratiques.
Nous menons pour cela des temps d'expérience, de la simple marche en passant par des rencontres ou des moments de vie partagés... Cette année nos pas nous ont embarqués de nouveau sur le plateau de Millevaches proche et voisin de Limoges, à la rencontre des multiples initiatives autonomes et collectives qui s'y développent, tant en matière d'agriculture, d'organisations sociales, politiques, d'actions artistiques...
Nous sommes allés en janvier à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, prendre connaissance des projets et actions aujourd'hui, mises en culture, chantiers.. et rencontrer les personnes qui les portent, prendre la mesure de ce qui est commun avec le plateau de Millevaches sur des échelles, contextes et situations différentes mais aussi proximités et croisements. Nous avons poursuivi cette semaine en glissant jusqu'à St-Nazaire rencontrer le lycée expérimental et diverses initiatives artistiques.
En mars, une partie de l'équipe se déplace en Colombie, d'autres sur le plateau du Larzac, d'autres encore de Tende à Nice en passant par la vallée de la Roya.
Et en parallèle conduit par François Coadou, le séminaire “Les nouvelles formes d’action dans la politique ou l’art” et les journées d'étude Henri Lefebvre en avril 2018.
Présentation de l'ARC Expérience du territoire sur Radio Felletin
dans le cadre de Horizons Géographiques, Quartier Rouge, juillet 2018, itw par Raphaëlle Raffort, équipe Créadoc Angoulême
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PLATEAU DE MILLEVACHES
Du 13 au 17 novembre 2017, traversée du plateau à pied de Eymoutiers à Aubusson
Rencontres
- CIAP Vassivière, Hemila Butha, artiste indienne résidente, Marianne Lanavère, Adelaïde Laoufi-Boucher
- La Pommerie, Flora Régibier, visite instal sonore Axel Brun + Atout Bois
- Quartier Rouge, Felletin, table ronde suite à Horizons géographiques avec Pomme Boucher, Julie Olivier, Anne-Laure Estaque, ...
- Atelier Les Michelines, _,sérigraphie, Felletin
- Radio Vassivière, Marianne Evans, Benoit_
- Le Fabuleux Destin, Aubusson, finissage expo Lou Blaster + concert de soutien migrants soudanais avec Ghandi Adam & Lamma Orchestra
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Projets connexes
- Ecole de la Terre, Tarnac - La Pommerie
- Participation à la Fête de la Montagne, projet Feu Foin, Nedde, septembre 2017
- Participation à Carnaval Sauvage, Faux la Montagne
- Participation à Horizons géographiques, Quartier Rouge, Felletin, 20 au 28 juillet 2018
- Invitation de Olive Martin et Patrick Bernier, artistes en résidence à Quartier Rouge, rencontre à l'ENSA dans la semaine du 24 avril
- Convention mise en place avec Radio Vassivière : émissions régulières, créations sonores par les étudiants + mini-plateaux à l'ENSA, de avril à juin 2018
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>> Edition 1 Plateau (pdf 8 Mo)
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NANTES ZAD ST-NAZAIRE
Du 15 au 19 janvier 2018
- ZAD de ND-des-Landes, 2 nuits, rencontres, marches, chantiers
- Ecole des beaux arts de Nantes, rencontre avec l'enseignante Emmanuelle Chérel et les étudiants de la plate-forme de recherche Dakar/Rufiske
- Rencontre du collectif Projet Neuf à Saint-Nazaire
- Rencontre et ateliers avec le Lycée expérimental de Saint-Nazaire
- Rencontre avec Sophie Legandjacques, directrice du centre d'art Le Grand Café
- Visite de l'exposition Marcos Avila Forero
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>> Edition 2 ZAD-Nantes-St Nazaire (pdf 3 Mo)
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COLOMBIE
Voyage d'étude entre le 5 et 25 mars 2018
Un premier séjour a été effectué en avril 2017 (Vincent Carlier, Nicolas Gautron, Jérémie Garry, Anna Bourrec). À cette occasion, nous avons créé des liens avec divers interlocuteurs, acteurs locaux, structures culturelles et universités en arts visuels et design. Des conventions sont en cours afin de permettre la mobilité et les échanges internationaux entre l’Ensa Limoges et plusieurs institutions colombiennes.
Ce premier repérage a permis de poser les bases du programme de recherche que nous souhaitons développer dans ce territoire riche d’expérimentations et de redéfinitions politiques et sociales. Dans le contexte particulier d’un pays en situation de post-conflit, post-crise, plusieurs aspects nous apparaissent comme des pistes de recherche aussi bien artistiques que politiques et environnementales. Par exemple, le paradoxe de la préservation qu’a pu générer l’isolement du pays : que faire aujourd’hui pour envisager un développement raisonné ? Dans un contexte de développement rapide comme celui de Bogota, les enjeux environnementaux sont nombreux. Lors du voyage d’étude, nous projetons des temps de rencontre et de participation à des chantiers avec des artisans locaux, des architectes et des chercheurs, dans le cadre desquels nous souhaitons en particulier :
- Explorer les enjeux environnementaux et écologiques en milieu urbain, dans la ville de Bogota et sur les plateaux environnants : approvisionnement et le cycle de l’eau, écologie urbaine, écologie personnelle, etc. dans le cadre d’un temps de travail en commun avec des étudiants de l’UPN, avec des artistes, sociologues et scientifiques colombiens.
- Échanger avec des organisations de protection de la forêt tropicale andine Permacultura Colombia et Passiflora.
- Questionner les moyens de valoriser les qualités et savoir-faire ancestraux et spécifiques des artisans de condition modeste (pratique de la maçonnerie en terre, taille de pierre, ...), tout en prenant en compte les conditions de travail et en envisageant leur place au sein des organisations locales, régionales, etc.
- Etudier et expérimenter les savoir-faire : leur modernité, l’actualité des techniques de construction traditionnelles en terre. Dans ce cadre, nous participerons à un chantier pour appréhender des techniques de construction en terre et les valoriser au regard des enjeux écologiques et thermiques dans le domaine de la construction d’aujourd’hui et de demain.
- Effectuer une approche raisonnée de l’utilisation des ressources et de l’aménagement du territoire.
- Questionner les modes d’éducation, le partage et à la transmission des savoirs, leurs enjeux étendus à toutes les couches de la société, à tous les âges et à toutes les pratiques.
Partenaires et rencontres
- Convention mise en place avec l'UPN Universidad Pédagogica Nacional, Bogota, sessions de travail et collaborations avec enseignants et étudiants colombiens. Facultad de bellas artes / Licencia de artes visuales (programmes de recherche DERMIS et Bioarte)
- UIS Universitad Industrial de Santander, Bucaramanga. Facultad de Ingenierías Fisicomecánicas / Escuela de diseño industrial
- Artepolis, centre de résidence artistique, Barichara, Abdou Oudjedi
- Liliana Sanchez et Cristina Consuegra, artiste et anthropologue colombiennes
- Daniel Nieto Sotomayor, sociologue, Permacultura Colombia, I.C.P.C / Subachoque
- FLORA ars + natura, centre d’art Bogota
- Plural Nodo Cultural, Bogota
- Simon Velez, architecte
- Natalia Rey Cuellar, architecte, Barichara
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>> Edition 3 Colombie (pdf 19 Mo)
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LARZAC
3-11 mars 2018
Charlotte, Camille
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TENDE - VALLÉE DE LA ROYA - NICE
7-15 avril 2018
Anna H, Louis
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>> Edition 5 Tende-Vallée de la Roya-Nice (pdf 4 Mo)
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Événements connexes
- Rencontre Liliana Sanchez et Cristina Consuegra : 4 octobre 2017, en partenariat avec le CIAP Vassivière
- Rencontre de Florent Tillon et projection de Messa guerrillera : 7 février 2018
- Participation au colloque Art et nature : 3 mai 2018, organisé par le CIAP Vassivière
Intervenants : ARC Expérience du territoire (ENSA Limoges), Sylvain Guyot (Professeur de géographie, UMR Passages CNRS et UFR Science des Territoires et de la communication, Université de Bordeaux-Montaigne), Marianne Lanavère (directrice du Centre d’art de Vassivière), Marie Méténier (doctorante UMR Géolab de l’Université de Limoges), Nicole Pignier (chercheur au Centre de Recherches Sémiotiques et responsable pédagogique de la Licence Professionnelle « Design des milieux anthropisés » à l’Université de Limoges), Elke Roloff (chargée de mission CPIE Littoral basque pour la résidence d’artistes NEKaTOENEa, Domaine d’Abbadia, Hendaye), Greta Tommasi (enseignante chercheuse en Géographie UMR Géolab de l’Université de Limoges), Alexis Zimmer (biologiste, philosophe, Bruxelles).
Dans les espaces « naturels », la présence d’artistes en résidence et la création d’œuvres sur place ne sont pas uniquement destinées à interpréter un patrimoine naturel, animer le territoire ou en renforcer son attractivité. En venant faire une recherche dans un contexte spécifique et créer sur un temps long, les artistes nous questionnent, pointent les paradoxes de nos situations, nous mettent en mouvement. Deux jours de colloque précédés d’une journée de workshop interrogeront la place de l’art dans les politiques de protection et de conservation des espaces naturels : quelle place est actuellement accordée à l’art dans les espaces naturels protégés ? Au-delà des fonctions d’interprétation, de valorisation ou d’animation, comment repenser le rôle de l’art dans l’aménagement d’un territoire naturel dans une plus grande réciprocité ? Plus largement, comment imaginer plus de projets partagés entre les pratiques de conservation de la nature et les pratiques artistiques ?
- Rencontre Olive Martin et Patrick Bernier : 4 mai 2018, en partenariat avec Quartier Rouge
- Fête colombienne le 25 mai 2018 : exposition, concert et projection de Enquête de paix de Abdou Oudjedi
- Participation à Horizons géographiques #2 : 20-28 juillet 2018 organisé par Quartier Rouge à Felletin
Convoquer par notre présence un espace commun
Autour d’une semaine d’ateliers, Horizons géographiques propose un moment de rassemblement individuel et collectif. Un temps pour interroger et intensifier nos manières d’appréhender le monde et nos capacités d’agir. Écrire ensemble l’ici que nous partageons, explorer les territoires communs, élargir notre regard autour de la Gare de Felletin, imaginer un espace réciproque qui fait place à l’autre et à l’ailleurs, voilà l’ambition de cette deuxième invitation collective et joyeuse.
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Enseignement théorique
- Séminaire LES NOUVELLES FORMES D'ACTION DANS LA POLITIQUE OU L'ART, en compagnie de l’I.L. et de l’I.S. : textes, contextes, sources, perspectives.
François Coadou
En 1963, Guy Debord publie dans le catalogue de l’exposition Destruktion af RGS-6, à la galerie EXI, à Odense, au Danemark, un article intitulé « Les situationnistes et les nouvelles formes d’action dans la politique ou l’art ». Le titre mérite qu’on s’y arrête, qui en résume la thèse directrice. Les formes en question, qu’il désigne, ne sont pas en effet caractérisées comme des formes artistiques ou esthétiques au sens courant de ces termes, qui les ramènerait à être des objets de contemplation et/ou des objets de consommation. Ce sont, nuance significative, des formes caractérisées comme des « formes d’action ». « Dans la politique ou l’art ». Cette dernière formule, elle aussi, est extrêmement étrange : la politique ou l’art. Qu’est-ce à dire exactement ? Ce n’est pas la politique et l’art, ce qui pourrait renvoyer à un parallèle entre les deux, ou encore à une addition des deux. Mais ce n’est pas non plus la politique ou l’art au sens où il s’agirait d’une alternative entre l’une et l’autre.Tout au contraire. Il en va ici du « ou » comme il en va du « ou » chez Spinoza, dans l’expression Deus sive natura : Dieu ou la nature ; Dieu, autrement dit la nature. La politique, autrement dit l’art. L’art, autrement dit la politique. Et la réversibilité du « ou » ici est importante : si la politique devient synonyme de l’art, et l’art synonyme de la politique, c’est tout simplement qu’il ne s’agit plus ni de la politique ni de l’art en leur sens classique, celui qu’ils avaient du temps qu’ils étaient spécialisés, séparés. Il s’agit d’une façon de faire de l’art qui est contaminée par la politique, et où cette contamination transforme l’art. Et d’une façon de faire de la politique qui est contaminée par l’art, et où cette contamination transforme la politique. Un troisième quelque chose, qui n’est plus ni l’une ni l’autre, qui les supprime tout en en conservant cependant quelque chose, mais quelque chose repris dans un nouveau tout. Autrement dit, un troisième quelque chose qui les dépasse. C’est cette thèse qu’on voudrait reprendre dans ce séminaire, et dont on voudrait examiner la postérité dans la seconde moitié du XXe siècle et au début du XXIe, c’est-à-dire examiner la possible fécondité encore aujourd’hui. Thèse qui repose sur, ou qui en engage simultanément trois autres, également soutenues par les situationnistes :
1/ L’idée qu’une politique vraiment émancipatrice, c’est-à-dire aussi qu’une politique effectivement libre, ne consiste pas seulement ni même essentiellement dans la prise du pouvoir d’État et de l’appareil d’État, mais consiste dans une révolution des formes de la vie quotidienne, formes actuellement malheureuses, aliénées et réifiées dans une
2/ L’idée que, dans cette révolution des formes de la vie quotidienne, l’art a un rôle central, fondamental à jouer, pour autant qu’il soit réengagé dans la vie, qu’il soit envisagé comme des expériences, provoquées et calculées, qui déploient et qui intensifient la puissance même de celle-ci, contre la tradition qui coupe l’art de la vie et le relègue dans un « ailleurs » illusoire, dans un quasi-monde hors du monde, à fonction idéologique.
3/ L’idée, enfin, que ces formes nouvelles de la vie quotidienne, ne tiennent pas à un avenir sans cesse reculé et au fond inassignable (le grand soir, après la prise du pouvoir d’État et de l’appareil d’État, ou de transition du socialisme), mais qu’elle peuvent, et même qu’elles doivent être mises en œuvre dès à présent, en tant que ce sont des expériences ou des formes d’action, précisément.
Trois autres propositions, ou positions, qui ne manquent pas, là encore, de conserver et offrir aujourd’hui quelque pertinence dans le désastre, politique et éthique, qui caractérise ce temps.
- Journées d'étude HENRI LEFEBVRE
dirigées par François Coadou, invité·e·s Grégory Busquet, Patrick Marcolini, Claire Revol, Frédéric Thomas
16 et 17 avril 2018
Trois journées d’étude sur Henri Lefebvre, à Limoges et à Lille, en partenariat avec l’UMR STL (Lille 3, Lille 1, CNRS).
L’œuvre d’Henri Lefebvre (1901-1991) demeure aujourd’hui encore largement méconnue dans le champ philosophique contemporain. Né en 1901, proche un temps du surréalisme, avant de s’affirmer, dans les années 30 et 40, comme une figure clé du marxisme en France – mais d’un marxisme critique – sans doute fût-il victime, pour ce qui est de sa carrière et de la diffusion de sa pensée, de sa liberté d’esprit, au niveau politique et théorique, au moment où le parti communiste, en France, s’entêtait quant à lui dans une certaine fidélité à Staline. C’est l’époque – la fin des années 50 – où ses recherches croisent celles de l’Internationale situationniste, sur le rapport entre vie quotidienne et milieu, ou la conception de la révolution comme une fête, et s’orientent du côté de la recherche sociologique. Enseignant à Nanterre, il sera l’une des sources intellectuelles de mai 68. Ces journées d’étude se proposent de revenir sur les différentes facettes de cette œuvre singulière et féconde.
Édition des actes de ces journées d’étude (en partenariat avec les éditions Art Book Magazine)
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Transmission
- Restitution à l'ENSA les 15-16-17 mai 2018 : discussions et montrages
- Emissions avec Radio Vassivière de avril à septembre 2018
http://radiovassiviere.com/2018/10/allo-le-ter-ter/
- Éditions collectives et individuelles
ARC Réfléchir ce qui arrive - année 2016-2017
ARC Réfléchir ce qui arrive - année 2015-2016
ARC Expérience du territoire - année 2014-2015